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Affichage des articles du mars, 2025

Les résultats du kamma ne peuvent être déterminés

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Le Bouddha a enseigné qu'il y a quatre sujets qui ne peuvent pas être compris intellectuellement. Trop y penser, disait-il, n'apporte que folie et contrariété. Ces questions sont les suivantes : Le domaine des bouddhas, Le domaine de celui en état de jhāna, Les résultats du kamma, Les conjectures sur le monde (son origine, etc.) (AN 4.77). En ce qui concerne la troisième de ces quatre questions, les résultats des actions volitives ne peuvent être déterminés, car certains sont des expériences de la vie suivante et d'autres des vies futures. De même, il n'y a aucun moyen de savoir dans quelle mesure notre expérience actuelle est influencée par le kamma créé dans le passé. Nous sommes tout simplement incapables de rassembler toutes les données dont nous aurions besoin pour vérifier la loi du kamma dans toute sa complexité. Il existe cependant des schémas de cause et d’effet que nous pouvons discerner dans notre vie quotidienne. Par exemple, la première fois que nous faison...

Anattā dans la vie quotidienne

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Les visages sont très importants pour nous. Les bébés sont capables de les reconnaître dès leurs premiers mois. Nous nous identifions davantage à un visage qu'à toute autre partie du corps et nous tirons de nombreuses conclusions sur la base des visages. L'« effet de halo » signifie que les personnes ayant un visage attrayant sont généralement perçues comme ayant d'autres qualités positives, telles que la compétence, l'intelligence et l'honnêteté. Cela peut les amener à bénéficier d'un traitement préférentiel dans de nombreuses situations. Les personnes ayant un visage peu attrayant sont souvent jugées injustement comme étant peu dignes de confiance. Voici une pratique de méditation sur le visage : exprimez une émotion sur votre visage. Commencez par quelque chose d’extrême, comme l’indignation. (Comment osez-vous ?!) Les yeux fermés, tracez la configuration des muscles impliqués, la chaleur du sang qui irrigue le visage, etc. En étant pleinement conscient des c...

Chien qui aboie ne mords pas ?

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Un homme et son ami se rendent pour la première fois chez une connaissance. Alors qu'ils s'approchent de la porte d’entrée, un gros chien sort de derrière la maison en aboyant furieusement. Voyant que son ami est effrayé, l'homme lui dit : « Ne t'inquiète pas, les chiens qui aboient ne mordent pas. » Son ami, un méditant, lui répond : « Je le sais, tu le sais, mais le chien le sait-il ? » Être à deux est dangereux. La plupart des gens apprennent rarement de nouvelles choses d'un vieil ami ou changent d'avis à cause de quelque chose qu'il leur a dit. Le plus souvent, ils tombent dans un schéma d'habitudes partagées. Formant leur bulle à deux, ils renforcent et amplifient les suppositions, les croyances et les préjugés l'un de l'autre. L'accord entre eux fait que leurs pensées leur paraissent universellement légitimes.  Dans la méditation, nous émergeons pour un temps de toutes les bulles que nous avons créées autour de nous, les bonnes comme l...

Le triple joyau ne peut être volé

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  Il était une fois un homme riche qui possédait un gros diamant qu'il aimait énormément. Souvent, il demandait à ses domestiques de placer le diamant sur un socle dans le jardin derrière sa maison, afin qu'il puisse s'asseoir sur sa terrasse et le regarder scintiller à la lumière du matin. C'était pour lui ce qui s’approchait le plus de la paix intérieure. Un jour, l'impensable se produisit. Alors qu'il savourait toutes les couleurs de l'arc-en-ciel émises par le diamant sous les premiers rayons du soleil, l'éclat commença à s'estomper, puis disparut. L'homme riche se leva de sa chaise et se précipita vers son précieux diamant, mais le joyau avait disparu, comme s’il s’était évaporé dans les airs. En réalité, le diamant n'avait jamais été là. Afin de pouvoir le voler sans éveiller de soupçons, les domestiques de l'homme riche avaient placé sur le socle un bloc de glace sculpté. Riche ou pauvre, nous avons tous des diamants précieux. La p...

L’ignorance n’est pas le bonheur

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Il existe un vieux dicton en Grande-Bretagne qui dit que « l'ignorance, c’est le bonheur ». Ce proverbe provient d'un poème du XVIIIe siècle, dans lequel le poète Thomas Gray suggère qu'il vaut mieux ignorer la vérité quand, dans certains domaines, elle peut être douloureuse.   Dans le bouddhisme, il est toujours préférable de savoir. Le Bouddha affirma : « Je déclare la fin de la souillure pour celui qui sait, pas pour celui qui ne sait pas ». Pour celui qui ne connaît pas la vérité, l’ignorance est un vide. La nature le remplit de fausses connaissances et de désir qui se manifestent sous la forme de dukkha, la souffrance. Il est possible que, si vous êtes attaché à des rails, comme dans un vieux film muet, il soit plus facile de fermer les yeux plutôt que de regarder le train à vapeur qui approche. Cependant, il vaudrait mieux trouver un moyen de défaire les nœuds et de sauter de côté à temps. C'est le point essentiel : lorsqu’il y a un manque de compréhension, la sou...

Frustration à l’égard de la pratique

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Il peut sembler parfois que la réalisation du Dhamma était plutôt facile et simple à l’époque du Bouddha. Mais les textes révèlent à quel point c'était difficile pour la plupart des gens, même à cette époque. La bhikkhuni Siha en fournit un exemple extrême. Après sept ans, elle atteignit un tel état de désespoir à l'égard de sa pratique qu'elle décida de se pendre. Heureusement, les préparatifs qu'elle avait faits pour mettre fin à ses jours lui permirent de prendre conscience de l'impermanence, de dukkha et du non-soi, si profondément qu'elle devint une arahant avant de pouvoir mettre son projet à exécution. Dans le Therigatha, une autre bhikkhuni arahant, Sama, partage ses frustrations et leur résolution finale : Vingt-cinq ans se sont écoulés depuis que je suis devenue nonne, sans la moindre sérénité. Aucune maîtrise de l'esprit, aucune paix intérieure. Cependant, en me remémorant les enseignements du Bouddha, un profond sentiment d’urgence m’a soudain en...

Le vénérable Anuruddha

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Il est dit que le Vénérable Anuruddha, l'un des grands disciples du Bouddha, était, dans une vie antérieure, un esclave du nom d'Annabhara, appartenant au foyer d'un banquier du nom de Sumana.  Un jour, alors qu’il coupait du foin dans les champs, Annabhara aperçut un samana avec son bol à aumônes. Il interrompit immédiatement son travail et se précipita dans la maison. Il revint avec le riz destiné à son propre repas du matin et l’offrit au samana. Le voyant, la fille de Sumana cria son approbation de cet acte de générosité, ce qui alerta son père. Sumana s’approcha d’Annabhara qui était assis à écouter les paroles de sagesse du samana. Il demanda à Annabhara de partager son mérite avec lui. Annabhara hésita. À mon avis, il se disait : « Je suis ton esclave. Mon corps t'appartient. Maintenant, tu veux aussi mon mérite ? Puis-je ne rien avoir pour moi ? »  Il se tourna vers le samana qui évoqua alors une image parmi les plus belles, les plus anciennes et les plus univer...

Nettoyons notre esprit

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  Un jour, le Bouddha compara le fait de regarder son esprit pendant la pratique du Dhamma à la manière dont un jeune homme ou une jeune femme regarde son reflet dans un miroir ou une bassine d'eau. Si ces jeunes voient une saleté quelconque sur leur visage, ils s’empressent de la nettoyer. S'ils constatent que leur visage est propre, ils en tirent une grande satisfaction. De même, un pratiquant observe son esprit pour voir s'il est souvent souillé par des pensées d'avidité, par des pensées de malveillance, par la paresse et la somnolence, par l'agitation, par l'hésitation, par l'irritabilité, la confusion et d'autres qualités corruptrices. S’il constate que ces souillures sont généralement présentes, il doit faire des efforts vigoureux pour les abandonner, avec le même sentiment d’urgence qu’il pourrait ressentir si son turban ou sa tête étaient en feu. Au contraire, si leur esprit est généralement exempt de telles souillures, les pratiquants peuvent se...

Ne rien prendre pour acquis

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Lorsque je suis arrivé à Wat Pa Pong, Ajahn Chah avait l'habitude de passer une semaine dans un petit monastère annexe situé sur les rives de la rivière Moon. En décembre 1980, j'ai été choisi pour être l'un de ses accompagnateurs lors de cette visite annuelle. C'était une période très heureuse pour moi. Un jour, alors que nous marchions ensemble sur le chemin qui longe la rivière, je m’exclamai sur la beauté du monastère et sur la qualité de l'endroit. Ajahn Chah me regarda et me dit : « Oui, c'est très bien, mais il y a juste une chose ici qui n'est pas encore bien ». Je lui demandai alors quelle était cette chose. Il me répondit « toi ». Le lendemain, en arrivant au Dhamma Hall, je trouvai Ajahn Chah et les autres moines en train de monter dans des véhicules, sur le point de retourner à Wat Pa Pong. Je demandai cinq minutes pour récupérer mes affaires dans mon kuti. Ajahn Chah me répondit que ce n'était pas nécessaire, que je ne rentrais pas avec lui....