Articles

Affichage des articles du février, 2025

Le parfum des fleurs

Image
  Les références aux fleurs sont omniprésentes dans les textes bouddhistes. Les plus connues font référence aux lotus, dont la beauté née de la boue est un puissant symbole de l'esprit libéré. Les pétales auxquels aucune goutte d'eau n'adhère expriment le non-attachement. Même si le Bouddha préférait que les laïcs rendent hommage au Triple Joyau par leur pratique du Dhamma, il ne refusait pas les offrandes matérielles et les offrandes de fleurs ont toujours été populaires. Néanmoins, un ancien verset encourage les donateurs à se rappeler que les fleurs offertes se faneront et mourront, et qu’il en sera de même pour ceux qui les offrent. Le quatrième chapitre du Dhammapada s'intitule ‘Fleurs’. Dans un verset, il est dit que quelqu'un qui se souvient de paroles sages mais ne les met pas en pratique est comme une belle fleur sans parfum. Celui qui agit en fonction des sages paroles est comme une fleur qui est à la fois belle et parfumée.  Dans un autre verset, le Boudd...

Honte et culpabilité ne doivent pas être confondues

Image
Hiri désigne la honte engendrée par les actions du corps, de la parole et de l'esprit qui sont entraînées par la souillure. Plus vous réfléchissez au Dhamma, plus votre compréhension des Quatre Nobles Vérités s'affermit, plus elle se renforce. Idéalement, hiri détourne l'esprit des actions malsaines, mais si une telle action a déjà été accomplie, hiri est le sentiment qui accompagne la reconnaissance de ce qui s'est passé, associée à ‘ottappa’, une crainte intelligente des conséquences issues des actions malsaines. En résumé, nous pouvons dire que, concernant les actions malsaines, hiri-ottappa est le sentiment qui résulte de la Vue Juste. Il ne faut pas confondre honte et culpabilité. La culpabilité est un sentiment qui naît d'une vue erronée. Elle suppose l'existence d'une entité permanente et indépendante, d'un moi mauvais. La culpabilité attire l'esprit dans un piège  : penser que se sentir mal dans sa peau est honnête, noble, sincère ; que se se...

Réciprocité

Image
  La pratique du dhamma est d’une merveilleuse réciprocité. Pratiquer la méditation formelle chaque matin et chaque soir permet d'être plus facilement attentif pendant la journée. Le fait d'être attentif et alerte pendant la journée renforce la méditation formelle.  Le respect des préceptes réduit les états mentaux malsains grossiers, car il permet de les reconnaître et de ne pas agir en conséquence. Il élimine les remords et la culpabilité qui découlent d'actions et de paroles malhabiles. Le respect des préceptes aide donc à débarrasser l'esprit des obstacles à la pratique de la méditation. Pendant la méditation, nous apprenons à abandonner les états mentaux grossiers et malsains qui détournent notre esprit de l'objet sur lequel nous nous concentrons. Comme nous ne nourrissons pas ces états mentaux, ils s'affaiblissent et se manifestent de moins en moins souvent dans la vie quotidienne, ce qui facilite le respect de nos préceptes.  Le Bouddha a dit que les bien...

Cela passera bientôt

Image
Lorsque j'avais dix ans, ma famille emménagea dans une ville de l'est de l'Angleterre. En hiver, cette ville était balayée par des vents glacials. J'ai rapidement découvert qu'ils venaient de Sibérie. Ce n’étaient pas tant les vents hivernaux ni les journées courtes qui me déprimaient en tant qu’enfant, mais plutôt tous les arbres sans feuilles et dénudés. Ici, en Thaïlande, les arbres perdent leurs feuilles à la saison chaude plutôt qu'à la saison froide. Dans mon ermitage, j'ai planté un grand nombre d'arbres à feuilles persistantes pour éviter que l’endroit devienne trop terne. Néanmoins, au début de la saison chaude, je ressentais souvent une insatisfaction latente face aux arbres dénudés qui m'entouraient, écho de mon aversion d'enfant, et un désir persistant de voir la pluie arriver rapidement pour que la forêt retrouve sa verdure luxuriante. Un jour, j’ai réalisé une vérité que je connaissais depuis longtemps : les arbres se débarrassent d...

La pratique du Dhamma encourage le questionnement

Image
Le Bouddhadhamma encourage le questionnement. Tout a commencé par des questions dans l'esprit du prince Siddhartha. « Étant moi-même sujet à la naissance, au vieillissement, à la maladie, à la mort, au chagrin et à la souillure, ayant réalisé la souffrance qui leur est inhérente, pourquoi est-ce que je recherche ce qui est également sujet à la naissance, au vieillissement, à la maladie, à la mort, au chagrin et à la souillure ? Et si, étant sujet à la naissance, au vieillissement, à la maladie, à la mort, au chagrin et à la souillure, ayant réalisé la souffrance qui leur est inhérente, je cherchais la sécurité suprême sans âge, sans vieillesse, sans mort, sans chagrin et sans souillure, la sécurité suprême contre la servitude, Nibbāna ? » En tant que bouddhistes, nous sommes encouragés à nous interroger sur notre vie. Par exemple : comment nos actions et nos paroles affectent-elles nos états mentaux ? Quelle quantité de richesses matérielles est suffisante ? Suffisante pour quoi ? ...

Porter à l'esprit et garder à l'esprit

Image
La pleine conscience consiste à porter à l'esprit et à garder à l'esprit. Dans la vie quotidienne, lorsqu'une situation le demande, nous évoquons un précepte. Par exemple, au cours d’une conversation, une envie de mentir est immédiatement suivie par le souvenir de notre engagement à ne pas mentir, et est donc abandonnée. La fréquence à laquelle ce rappel survient précisément au moment où nous en avons besoin est conditionnée par notre capacité à garder notre engagement à l'esprit. Ainsi, notre conscience du moment présent est informée par nos préceptes, et ceux-ci deviennent réels grâce à notre conscience du moment présent. Un autre exemple : pendant la méditation, nous gardons notre objet à l’esprit, et, au bon moment, nous nous souvenons des conseils de nos maîtres. Des paroles pleines de sagesse peuvent également être évoquées avec beaucoup d'efficacité. Lorsque l'esprit tombe dans le piège de vibhava tanhā (“Je ne veux pas de ça !”, “Pourquoi moi? Va-t'e...

L’exercice de l’attention

Image
La pleine conscience, comme un muscle, se renforce grâce à un exercice fréquent. Cela a pour effet d’atténuer nos réactions conditionnées au flux constant de ressentis de plaisir, de déplaisir et d'indifférence. Alors qu'auparavant nous nous accrochions automatiquement aux sensations agréables et repoussions les sensations désagréables, la pleine conscience nous offre désormais un espace. Dans cet espace, nos valeurs peuvent s'affirmer et nous sommes en mesure de faire des choix en harmonie avec elles. L'action sage remplace les réactions dues à l'ignorance. Le Dhamma est « sanditthiko », vérifiable. Nous pouvons voir par nous-mêmes l'apparition des résultats d'actions volontaires antérieures dans l'esprit. Nous pouvons également constater qu'ils n'ont pas besoin d'exercer un pouvoir sur nous. Ils ne sont pas notre destin. Plutôt que des commandements, ils sont reconnus comme des invitations. Moins nous sommes attentifs, plus notre vie est dé...

Une carte fiable pour traverser le chaos

Image
  Le Bouddha a révélé de nombreuses vérités éternelles (akālika) sur la façon dont les choses sont. Il a également enseigné des moyens habiles de réaliser ces vérités, qui sont aussi pour la plupart éternelles, mais qui peuvent parfois être spécifiques à l'époque et au lieu où il vivait. Comment les différencier ? Un indice peut être trouvé dans ses références au futur. Le Bouddha n'a pas fait de prophéties. Mais il a parlé des causes et des conditions de l'épanouissement et des causes et des conditions du déclin du Sangha. Il est clair qu'il s'agit, par définition, de facteurs durables et qui ne se limitent pas au cinquième siècle avant notre ère en Inde. Par exemple, le Bouddha a enseigné que les facteurs nécessaires au bien-être à long terme des communautés monastiques incluent des réunions fréquentes et régulières au cours desquelles les affaires du Sangha sont menées en harmonie, le respect des règles de formation (sans rien ajouter ni retrancher), le respect d...