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Affichage des articles du janvier, 2025

Sīla

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Sīla se distingue des autres codes moraux par certaines caractéristiques uniques : 1.⁠ ⁠Les préceptes bouddhistes ne sont pas des commandements. Il n’y a pas de concept de créateur divin ou d’inspecteur qui récompense le respect des préceptes et punit les transgresseurs. 2.⁠ ⁠Chaque précepte doit être pris volontairement, en reconnaissant à la fois sa valeur en tant qu'outil éducatif de la conduite, ainsi que la souffrance pour soi-même et pour les autres susceptible de se produire si on ne le respecte pas. 3.⁠ ⁠Sīla ne peut être bien pratiqué que s'il s'accompagne d'un entraînement du cœur, en particulier le développement des vertus de la pleine conscience, la bienveillance et la patience (khanti). 4.⁠ ⁠Sīla est souillé si le respect des préceptes entraîne un sentiment de supériorité envers ceux qui ne les respectent pas. 5.⁠ ⁠Sīla est souillé si l'on observe les préceptes avec l’intention de gagner une renaissance céleste. 6.⁠ ⁠L'observance des préceptes doit ...

La question n’est pas de devenir rien

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Récemment, j'ai discuté avec quelqu'un qui arrive à la fin d'une carrière prospère et enrichissante. Il m’a dit qu’il se sentait plus motivé que jamais au travail, mais que, à la maison, il était devenu sujet à des épisodes de dépression. Nous avons discuté de la manière dont l'identification à un rôle rend la séparation douloureuse. J’ai aussi parlé de l'équilibre entre le sentiment d'être quelqu'un et celui de n'être personne. À la fin de notre échange, il semblait plein d'énergie et me dit qu'il allait essayer d'apprendre à n'être personne. Je lui ai répondu : « Non, ce n'est pas ce que je vous ai dit. La question n’est pas de devenir quelque chose, ni même de devenir rien. Il s'agit de se transformer en ce qui est déjà et a toujours été ». Nous pouvons être conscients des formes et des sons, du chaud et du froid, du goût et de l'aversion, du plaisir et de la souffrance, etc. Chaque chose connue possède ses qualités distinc...

Renoncer aux petits plaisirs

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Un jour, le Bouddha parla de moines qui se plaignaient de certaines des choses auxquelles il leur demandait de renoncer. Leur attitude était la suivante : « J'ai déjà renoncé à tant de choses, je n'ai sûrement pas besoin de renoncer aussi à ce petit plaisir ». D'autres moines considéraient les choses difficiles à abandonner comme des bagatelles et les abandonnaient en raison de leur foi en la sagesse et la compassion du Bouddha. Leur attitude était la suivante : « J'ai déjà renoncé à tant de choses, je peux aussi renoncer à ce petit plaisir. » Le Bouddha comparait les premiers moines à des cailles attachées à des lianes creuses et pourries, confrontées à la mort. Les lianes pourries sont pour eux comme des jougs solides. Les moines du second groupe sont comparables à des éléphants royaux qui peuvent rompre les solides liens de cuir qui les retiennent simplement en se tordant. Pour eux, les courroies robustes ne sont rien de plus que des lianes pourries.  Si votre maison...

Quitter le foyer

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Dans toute l'Asie, les gens quittent leur famille à la campagne pour aller travailler dans la capitale, voire à l'étranger, parfois pendant plusieurs années. Cela s’avère difficile pour tous, mais la quête de la richesse dans une terre lointaine est souvent considérée comme le moyen le plus efficace d'assurer la prospérité future de leur famille. Il y a un parallèle avec le renoncement du Bouddha. Il quitta sa demeure pendant sept ans avant de revenir avec un don bien plus précieux pour sa famille : la richesse spirituelle. Il put aider son père et sa belle-mère, sa femme et son fils à devenir arahants, ainsi que des cousins tels que les Vénérables Ananda et Anuruddha. On a reproché au Bouddha d'avoir abandonné sa famille au milieu de la nuit. Cependant, la version traditionnelle avec les danseuses endormies, un dernier regard à sa femme et à son fils, n’apparaît pour la première fois que dans le poème épique Buddhacarita d’Asvaghosa, composé plus de cinq cents ans ...

Nous nous prosternons

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Même avec des enseignants qui se soucient tant de nous et nous offrent tant d’enseignements sages, nous trouvons notre progression sur le chemin lente et difficile. Combien plus difficile serait-elle sans enseignant ! Et comme il est merveilleux que le Bouddha ait atteint l’éveil seul ! Il a totalement éliminé toute souillure mentale, atteignant la perfection et la vertu absolues, la sagesse et la compassion sans que personne ne lui montre le chemin. C’est pour cela que nous nous prosternons à ses pieds. Même parvenir à expliquer des choses très simples aux gens que nous connaissons et que nous aimons peut être un véritable défi. Comme il est merveilleux que le Bouddha ait réussi à transmettre les enseignements les plus profonds par des mots qui touchent le cœur des gens du monde entier depuis plus de 2600 ans ! Pour son habileté, sa patience et son enseignement du Dhamma, nous nous prosternons à ses pieds. Même fonder une famille, une organisation ou un institut qui perdure et prospèr...

Renoncer aux attachements

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  Renoncer aux attachements semble intimidant parce que nous avons l'impression qu'il nous est demandé de renoncer à des choses qui nous procurent beaucoup de plaisir, ou, du moins, plus de plaisir que de souffrance. Si nous persistons à voir les choses ainsi, le renoncement au sens bouddhiste du terme n’est pas possible. Le véritable renoncement ne peut se produire qu’en voyant les choses clairement. En observant encore et encore notre esprit, nous réalisons qu’en réalité, le plaisir que nous tirons de nos attachements est bien moindre que ce que nous pensions, et la souffrance bien plus grande. Lorsque nous voyons cette vérité avec un esprit paisible, nous nous débarrassons de nos attachements sans regret. Ajahn Chā disait qu’il en est de même que pour un pêcheur qui attrape un serpent venimeux dans un filet en le prenant pour une anguille. Dès qu'il réalise son erreur, il le lance aussi loin que possible. Ajahn Jayasāro

Comment récupérer un trésor

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Un jour, Ajahn Chah a dit à ses disciples : « C'est comme si nous mettions la main dans un trou pour récupérer un trésor. Lorsque nous n'arrivons pas à atteindre le trésor, nous disons : « Je ne peux pas. Le trou est trop profond. » Tout le monde dit que c’est de la faute du trou. Jamais personne ne dit qu’il a le bras trop court. De même, lorsque nous nous plaignons que le Dhamma est trop difficile, c'est simplement que notre effort n'est pas suffisant.  Bien que nous ne soyons pas capables de rallonger notre bras, nous pouvons améliorer la qualité de notre effort. Si notre vie est précieuse, chaque instant de celle-ci doit l'être aussi. Plus nous verrons clairement à quel point chaque instant de cette naissance humaine est précieux, plus il nous semblera naturel de faire des efforts dans la pratique du Dhamma. Ajahn Jayasāro

Abandonner les états mentaux négatifs

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La plupart des gens ont tendance à considérer le bonheur comme quelque chose à poursuivre et à atteindre. C'est pourquoi, d'une façon ou d'une autre, il semble toujours se situer dans le futur. Nous nous disons : « Dès que j'aurai fait ceci ou accompli cela, je serai heureux. » Mais en méditant, nous découvrons que le bonheur profond peut être vécu dans le moment présent, lorsque nous abandonnons les états mentaux négatifs qui enveloppent l'esprit. Dès que nous réalisons que ces états mentaux négatifs ne sont plus présents, nous ressentons une grande joie et un grand sentiment de bien-être. Le Bouddha compara ce bonheur à celui que ressent une personne qui s'affranchit de ses dettes, qui guérit d'une maladie grave, qui est relâchée de prison, qui est libérée de l'esclavage, qui retrouve le chemin de la sécurité après s'être égarée dans le désert. Ajahn Jayasāro