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Affichage des articles du octobre, 2024

Pavarana, invitation

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  Ce jeudi, le Vassa (la Retraite des Pluies annuelle de trois mois) se termine. Ce jour est marqué dans les monastères par une cérémonie appelée Mahā Pavāraṇā ('Grande Invitation'). Durant de cette cérémonie, chaque moine invite formellement tous les membres du Sangha, quelle que soit leur ancienneté, à se sentir libres de le réprimander pour tout acte corporel et toute parole inappropriés, intentionnels ou non, qu'ils auraient pu commettre. L'importance accordée à cette cérémonie témoigne de la grande importance que le Bouddha accordait à la réprimande mutuelle comme moyen de maintenir des communautés monastiques saines et harmonieuses. En effet, être ouvert à la critique constructive est l'une des vertus les plus essentielles pour toute personne, de la communauté monastique ou laïque, qui souhaite faire de réels progrès dans la pratique du Dhamma. Pour le Sangha, le pavāraṇā n'est pas limité à des moments particuliers. La cérémonie à la fin du Vassa est simpl

Les meilleurs leaders

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  Enfant, comme la plupart des Anglais de ma génération, je suis tombé amoureux du football. Je me souviens qu'en 1970, après d'intenses négociations, mon père  accepta de me réveiller au milieu de la nuit pour regarder les matchs de l'équipe d'Angleterre lors de la Coupe du monde, retransmis en direct (par satellite !) depuis le Mexique. Quelques années plus tard, deux joueurs se disputaient la place de gardien de but dans l'équipe que je supportais. L'un était un personnage flamboyant qui faisait des arrêts époustouflants à chaque match, plongeant à droite et à gauche d'une manière des plus excitantes. L'autre était plutôt terne. Il ne faisait que rarement les arrêts époustouflants de son rival. Les arrêts qu'il faisait semblaient satisfaisants mais inélégants et banals. Je ne comprenais pas pourquoi c'était ce dernier qui était devenu le gardien de but de l'équipe. Plus tard, alors que je jouais moi-même comme ailier dans une équipe locale

Le fondement physique de la pratique du Dhamma

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  La pratique du Dhamma est un entraînement de l'esprit. Mais elle peut être inutilement frustrante si nous négligeons le fondement physique. Nous devons accorder une attention particulière à la manière dont nous abordons les questions de l'alimentation, du sommeil et de l'exercice. Aujourd'hui, je parlerai de l'alimentation.  Le Bouddha n'a pas imposé de régime particulier, mais il a insisté sur le fait que a) nous mangions avec modération, en nous arrêtant avant d'être complètement rassasiés, b) nous évitions les aliments nocifs pour le corps, c) nous mangions en reconnaissant que la satisfaction des besoins du corps prévaut sur le plaisir que procure la nourriture.  En d'autres termes, nous devons manger pour vivre, et non vivre pour manger.  Il est utile pour la méditation de ne pas dîner trop copieusement et de prendre son repas principal dans la journée. Le grignotage offre un répit temporaire au stress, mais pas de véritable libération. C'est

Samsara est comme du velcro

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  Pour reprendre une analogie d'Ajahn Chah, s'attacher aux mauvaises choses, c'est comme saisir la tête d'un serpent venimeux. Il vous mord immédiatement. Mais si vous vous attachez aux bonnes choses, c'est comme si vous vous saisissiez de la queue du serpent. Le serpent ne peut pas vous mordre tout de suite. Cependant, si vous ne le lâchez pas, il vous mordra bientôt, et tout aussi sauvagement. C'est la nature 'dukkha' du monde. Tout, bon ou mauvais, est prêt à vous mordre dès que vous perdez la pleine conscience. Le Bouddha enseigne que tous les phénomènes conditionnés sont dukkha, non pas parce qu'on ne peut pas trouver de plaisir ou de bonheur dans le monde, mais parce qu'on peut s'attacher à tous les phénomènes, et que l'attachement est souffrance. Autre analogie : samsara est comme du velcro. Tous les phénomènes conditionnés sont des bouclettes. L'esprit non éveillé est plein de crochets. Tant qu'il y a des crochets dans l&#

Ouvrez-vous à la bonté

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  Le défenseur d'une équipe de football fait parfois un sprint de cinquante mètres pour étreindre l'avant-centre qui vient de marquer un but. À ce moment-là, le défenseur ressent muditā, une joie solidaire ou appréciative. Il agit ainsi parce qu'il se considère comme faisant partie de la même équipe que l'avant-centre. Le succès de son coéquipier et son propre succès ne font qu'un. De la même manière, nous considérer comme des membres de l'équipe humaine essayant de faire le bien dans ce monde, est un moyen habile de déjouer la jalousie que nous pouvons ressentir en présence de ceux, en particulier nos pairs, qui nous sont supérieurs d'une manière ou d'une autre, qui ont des capacités, un bonheur, un succès auxquels nous aspirons.  Mais la culture de muditā présente un autre avantage. Elle permet également de dissoudre le sentiment de morosité, la tristesse du cœur, le ressentiment sans objet et la déception qui assaillent tant de gens de nos jours. Ouvr

Prendre le temps

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  C’est compréhensible que les gens posent quelquefois des questions sur les raccourcis. En même temps, il est important de reconnaître que le désir d'aller plus vite vous ralentit généralement. Il vous empêche de vous donner de tout cœur à la pratique. Tant que vous vous dites « Il y a peut-être un autre moyen plus facile », vous ne donnez pas le meilleur de vous-même. Le plus souvent, le désir d'écourter les choses résulte de l'impatience, et l'impatience n'est pas un bon maître. Il est vrai que dans les domaines techniques les raccourcis peuvent faire gagner du temps précieux et de l'argent. Mais la pratique bouddhiste n'est pas avant tout une affaire de technique. La technique n'est pas aussi importante que la qualité de l'esprit de celui qui l'applique. Les méditants doivent être disposés à mettre en œuvre les fondements et les conditions optimales pour une application efficace des techniques de méditation. En d'autres termes, le temps n