Les principes bouddhistes et les obstacles


On me pose des questions très variées sur le Dhamma. Je réponds à certaines de manière catégorique, à d'autres par une réponse plus nuancée, à d'autres encore par une contre-question, et à d'autres enfin en les laissant de côté. L'une des questions les plus fréquentes commence par ces mots : « Comment trouver un équilibre entre.... ». Très souvent, je me retrouve à souligner que l'idée d'équilibre ou de déséquilibre entre des forces contraires n'est pas toujours la meilleure métaphore pour comprendre ce qui se passe dans nos vies.

Récemment, une étudiante m’a demandé comment elle pouvait concilier sa quête d'excellence académique et l'adoption des principes bouddhistes. Ma contre-question fut la suivante : « Quels sont les principes bouddhistes qui, selon vous, nuisent à la recherche de l'excellence et qui devraient être sacrifiés ? »  Dans ce cas, c’était une caricature des principes bouddhistes qui posait problème, et non les principes eux-mêmes. 

En fait, je pense que si vous dressiez une liste de tous les obstacles intérieurs à l'excellence académique, vous constateriez que les pratiques basées sur les principes bouddhistes fournissent les moyens les plus systématiques et les plus efficaces pour les surmonter. Un tel exemple peut être trouvé dans les suttas lorsque le brahmane Sangārava demande au Bouddha des conseils sur ses techniques de mémorisation (A5.193 (2)).

Certaines choses dans notre vie doivent être équilibrées, d'autres doivent être complètement éliminées, et certaines choses qui semblent initialement opposées, en fait se soutiennent mutuellement.

Ajahn Jayasāro 
10/09/24