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Affichage des articles du septembre, 2024

Prendre conscience de la nature fragile, insubstantielle et superficielle de l'existence non éveillée

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  Nos occupations frénétiques émoussent nos facultés. Nous devenons émotionnellement affectés par de nombreuses choses qui sont sans importance, et nous restons insensibles aux choses qui sont très importantes. Le Bouddha comparait les facultés des êtres humains à celles des chevaux de pure race. Il expliquait que les meilleurs chevaux courent sous la menace du fouet, les moins bons courent dès qu'ils sentent le fouet toucher leur peau, les chevaux de niveau inférieur ne courent que lorsqu'ils sentent la douleur du fouet, et les plus médiocres ne courent que lorsque le fouet les transperce jusqu'à l'os. Pour les bouddhistes, la réalité de la souffrance et de la mort humaines est le fouet qui peut leur inspirer un sentiment d'urgence à pratiquer sincèrement pour atteindre la libération. Pour beaucoup, le changement ne se produit que lorsqu'ils sont eux-mêmes affligés par la souffrance ou confrontés à une mort imminente. D'autres sont tirés de leur insouciance

Les principes bouddhistes et les obstacles

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On me pose des questions très variées sur le Dhamma. Je réponds à certaines de manière catégorique, à d'autres par une réponse plus nuancée, à d'autres encore par une contre-question, et à d'autres enfin en les laissant de côté. L'une des questions les plus fréquentes commence par ces mots : « Comment trouver un équilibre entre.... ». Très souvent, je me retrouve à souligner que l'idée d'équilibre ou de déséquilibre entre des forces contraires n'est pas toujours la meilleure métaphore pour comprendre ce qui se passe dans nos vies. Récemment, une étudiante m’a demandé comment elle pouvait concilier sa quête d'excellence académique et l'adoption des principes bouddhistes. Ma contre-question fut la suivante : « Quels sont les principes bouddhistes qui, selon vous, nuisent à la recherche de l'excellence et qui devraient être sacrifiés ? »  Dans ce cas, c’était une caricature des principes bouddhistes qui posait problème, et non les principes eux-même

L'idée d'un monde objectif

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L'idée d'un monde objectif est puissante, mais ce n'est que ça, une idée. Les caractéristiques particulières du cerveau humain et des organes sensoriels conditionnent ce que nous concevons comme étant séparé de nous. Pour nous, humains, la vue est le sens prédominant et notre idée du monde en est profondément affectée. Dans nos yeux, trois "cônes" nous permettent de percevoir ce que nous appelons le rouge, le vert et le bleu, mais les oiseaux ont quatre ou cinq cônes et sont sensibles à la lumière ultraviolette, ce qui leur permet de percevoir des couleurs que nous ne pouvons pas percevoir. Donc comment pouvons-nous croire que ces couleurs existent objectivement ? Considérons, par exemple, à quel point le monde dans lequel vivent les éléphants est différent du nôtre. Leur odorat est si développé qu'ils peuvent détecter une source d'eau jusqu'à 20 km de distance. Ils peuvent entendre et produire des infrasons (atteignant des fréquences aussi basses que

Reconnaître notre progrès dans le Dhamma

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Jīvaka Komārabhacca était le médecin du Bouddha. Les textes du Canon pāli racontent que peu après sa naissance, sa mère, une courtisane, l'abandonna dans une décharge. Plus tard ce même jour, le prince Abhaya de Magadha passa près de la décharge et, remarquant quelque chose d'inhabituel, ordonna à l'un de ses serviteurs d’enquêter. Informé que le paquet suspect était un bébé, il demanda s'il était encore en vie et reçut une réponse affirmative. Le prince Abhaya décida alors d’élever lui-même l’enfant et lui donna le nom de Jīvaka, « celui qui est vivant ». Jīvaka étudia ensuite la médecine à la grande université de Taxila sous la direction d'un professeur appelé Ātreya. À la fin de ses études, Ātreya lui fit passer un test. Il lui demanda de parcourir la campagne autour de l'université et de recueillir des échantillons de toutes les plantes non médicinales. Jīvaka revint au crépuscule les mains vides et déçu. Mais Atreya était rayonnant. Le fait que Jīvaka n’ait

Les doutes concernant le niveau de samādhi

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Les méditants ont souvent des doutes concernant le niveau de samādhi requis pour assurer la stabilité et la clarté d'esprit nécessaires à la contemplation des trois caractéristiques que sont anicca, dukkha et anattā. La réponse se trouve dans la question. Si un méditant est capable de contempler ces trois caractéristiques sans être distrait, alors le niveau de samādhi est suffisant. S'il n'est pas en mesure de maintenir l'attention sur la contemplation, le niveau de samādhi est insuffisant. Dans ce cas, le méditant doit revenir à son objet de méditation initial. Il n'est pas nécessaire de s'engager dans de nombreuses discussions théoriques sur ce sujet. Cela tend à se terminer par des disputes sans résolution, chaque partie citant les textes de son choix ou des interprétations différentes d'un même texte. Examiner les textes pertinents permet de lever les doutes concernant le Vinaya. Mais en mettant l'accent sur l'expérience directe, on élimine les d