La peur du rejet nous hante

 


Tant de besoins cherchent à être satisfaits. Le besoin d'être reconnu, d'être accepté, approuvé ; d'être aimé, d'être respecté, ou peut-être même d'être craint ; le besoin d'être perçu comme attirant, intelligent, puissant ; d'être perçu comme bon à quelque chose, ou simplement comme une bonne personne. Tous ces besoins portent en eux l'ombre de la peur. La peur du rejet nous hante, la peur de la désapprobation, de l'aversion, du manque d'amour ; la peur d'être perçu comme peu attrayant, d'avoir l'air stupide, faible ou méchant. Ou, peut-être le pire de tout, la peur d'être invisible, d'être jugé indigne de toute forme d'attention.

Jusqu'à ce que l'on réalise l'Entrée dans le Courant et que l'on abandonne la vue erronée de notre propre identité (sakkāyadiṭṭhi), ces désirs et ces peurs auront toujours tendance à être présents dans une certaine mesure. Mais en pratiquant l'Octuple Sentier, l'habitude de s'accrocher aux phénomènes physiques et mentaux en tant que 'moi' et 'mien' commence à diminuer. Nous devenons de plus en plus familiers et de plus en plus à l'aise avec le profond sentiment de bien-être qui découle de la clarté et de la conscience intérieures. Un signe de progrès sur le chemin est notre sentiment croissant de refuge dans le Bouddha, le Dhamma et le Sangha, ainsi que l'affaiblissement de notre besoin de validation par les autres.

Ajahn Jayasāro
17/08/24