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Affichage des articles du juillet, 2024

Maintenir la vigilance à l'égard du quatrième précepte

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Lorsqu'il était jeune novice, Samanera Rahula, le fils du Bouddha, était quelquefois un peu espiègle. Parfois, il trouvait amusant d'induire les gens en erreur sur des sujets mineurs et d'observer leurs réactions. Un jour, Rahula leva les yeux et vit le Bouddha venir vers lui. Il prépara rapidement un siège convenable et de l'eau pour lui laver les pieds. Lorsque le Bouddha s'assit, Rahula s'inclina devant lui, le cœur battant. Le Bouddha prit le récipient d'eau et montra la petite quantité d'eau qui restait dans le récipient. Il dit que lorsqu'un samana n'éprouve aucune honte à mentir délibérément, ce qu’il reste de ses vertus est comparable à la goutte d’eau restante dans le récipient. Le Bouddha alors renversa cette goutte d’eau et dit qu'en fait, le menteur vidait jusqu'à la dernière goutte de ses vertus de samana. Il renversa ensuite le récipient et déclara que le samana qui n'éprouvait aucune honte à mentir délibérément renversa

La méditation - une pratique ascétique

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Dans le Buddhadhamma, les pratiques ascétiques sont simplement des moyens de quitter notre zone de confort, pendant un certain temps, afin d'approfondir notre étude de l'esprit. En particulier, ces pratiques permettent de voir clairement la relation entre les deux premières Nobles Vérités : la souffrance et le désir, et entre la troisième et la quatrième : la cessation de la souffrance et la cultivation de l’Octuple Sentier. Méditer lorsque nous n'avons pas vraiment envie de méditer est une pratique ascétique. Nous sommes peut-être trop fatigués, trop occupés, trop distraits. Nous pensons que méditer maintenant serait une perte de temps. Alors nous arrêtons simplement cette ligne de pensée et nous le faisons quand même. Nous méditons comme une pratique ascétique. Il peut être très difficile de s'asseoir et de commencer la méditation. Les premières minutes peuvent sembler justifier notre résistance. Mais souvent, nous découvrons que si nous supportons patiemment l'in

La mise en mouvement de la roue du Dhamma

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Aujourd'hui nous commémorons Asalhā Pūjā, le jour où le Bouddha enseigna le Dhammacakkappavattana Sutta, son premier discours, celui qui ‘mit en mouvement la roue du Dhamma'. Dans ce discours, le Bouddha présente les Quatre Nobles Vérités, son enseignement clé, non pas comme une philosophie mais comme un appel à l'action. Il dit que nous devons chercher à comprendre pleinement dukkha, la nature insatisfaisante de l'existence non éveillée. Nous devons chercher à abandonner les désirs qui entretiennent cette insatisfaction. Nous devons chercher à réaliser la libération qui apparaît avec la cessation de dukkha. Nous devons cultiver l'Octuple Sentier pour parvenir à ces objectifs. Dans ce discours, le Bouddha décrit également ses enseignements comme une voie du milieu entre la recherche des plaisirs sensuels et l'ascétisme peu judicieux. Le Bouddha ne voulait pas dire par là que la voie du milieu est équidistante des deux extrêmes. Cette voie est beaucoup plus proch

La Coproduction Conditionnée

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L'enseignement clé de la Coproduction Conditionnée (Paṭicca Samuppāda) est le plus souvent exprimé en termes de douze liens. Mais il existe aussi des discours avec des formes abrégées. Je me réfère ici à six de ces douze liens. Le contact (phassa) par l'un des six sens génère une sensation agréable (vedanā). En l'absence de pleine conscience, l'envie (tanhā) de cette sensation se manifeste. Cela peut prendre la forme d'un plaisir, d'un désir d'en avoir plus, d'un souhait d’en augmenter l'intensité, d'un désir que cela ne s'arrête pas.  Conditionné par l'envie, l'attachement (upādāna) apparaît et donne un sens et de l’importance à l'objet de l'envie, ainsi que des opinions et des croyances qui justifient l'indulgence à son égard, un mode de vie qui en garantit l'accès. Conditionné par l'attachement, un monde personnel (bhava) se manifeste, un modèle de comportement et de valeurs façonné par l'attachement. En s

La différence entre sañña et sati

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Il n'existe pas de terme unique dans la langue pāli pour désigner la mémoire. Les fonctions de l'esprit qui constituent ce que nous appelons la mémoire sont divisées entre sañña (perception) et sati (pleine conscience). Sañña enregistre les choses dans la mémoire en utilisant des mots, des noms, des images et des étiquettes. On peut faire une analogie avec la saisie et le stockage de données. Sañña est la capacité de reconnaître les choses. Lorsque nous reconnaissons un objet visible comme un arbre ou un stimulus auditif comme le chant d'un oiseau, c'est sañña qui est à l'œuvre. Il s'agit d'un processus naturel, dépourvu d'intention. La pleine conscience ne se produit pas d'elle-même. Elle est toujours accompagnée d'une intention. Sati est un rappel actif. Sati amène les données recueillies par sañña dans le moment présent dans un but spécifique et les y maintient aussi longtemps que nécessaire. Sati ramène à l'esprit et garde à l'esprit

Le pouvoir de la familiarité

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Pendant deux mois en 1967, un cours sur la « Persuasion de Base » à l'université d'État de l'Oregon a été suivi par un personnage mystérieux.  Cette personne était entièrement couverte d'un sac noir, seuls ses pieds nus étant visibles.  Il était assis discrètement au fond de la classe, son identité n'étant connue que du professeur qui donnait le cours. Les étudiants l'appelaient « Black Bag » (sac noir). Ils pensaient qu'une étude était peut-être en cours, mais ils n'avaient aucune idée de ce qu'elle pouvait être. Le sujet de l'étude était l'évolution des réactions des étudiants à l'égard de « Black Bag ». Pendant deux mois, le professeur a noté comment ces réactions sont passées de l'hostilité à la curiosité, puis à l'amitié. Bien que cette personne mystérieuse n'ait rien fait et n'ait pas dit un mot depuis le jour de son arrivée, les sentiments des étudiants avaient changé. La seule explication à ce changement est la fam

Le Joyau d'Ubon

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  L'une des grandes joies de la vie spirituelle est de servir son maître. L'occasion s'est présentée à moi vers la fin des années 1980, lorsque j'ai commencé à travailler sur la biographie officielle d’Ajahn Chah en langue thaïlandaise. Le livre fut publié à la fin de l'année 1992 et distribué gratuitement lors de ses funérailles en janvier 1993. Je lui ai donné le nom de ‘Upalamani’. En Pāli, le mot ‘upala’ signifie "lotus bleu" et ‘mani’ signifie ‘joyau’. Le mot peut donc être traduit par ‘joyau du lotus’ ou plus familièrement, le ‘joyau dans le lotus’ (cette image fournit également le célèbre mantra tibétain, ‘Om mani padme hum’). Dans la symbolique bouddhiste, le lotus représente l'esprit purifié, né dans la boue mais qui la transcende. Le joyau en son centre représente la sagesse inhérente à l'esprit pur. Upalamani peut donc également signifier ‘la sagesse éveillée de l'esprit pur’.  Le titre royal d'Ajahn Chah était Phra Bodhiñāna. Bo

La perception de l'impermanence

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Lorsque nous considérons les choses et les personnes comme permanentes – “c'est ainsi. Cela a toujours été ainsi et le restera toujours' ; elles sont toujours comme ça, elles l’ont toujours été et ne changeront jamais” , c’est comme resserrer un nœud de plus en plus fort en tirant sur les brins. Nous nous sentons déprimés. Nous sommes désespérés. Ce n’est pas tant la douleur présente qui nous submerge, mais la conviction que cette douleur ne nous quittera jamais. Mais lorsque nous nous trouvons dans des situations ou des relations difficiles, réfléchir à l’impermanence est comme tirer sur une corde qui desserre et finalement défait le nœud. Je ne recommande pas d’utiliser l’enseignement sur l’impermanence pour vous consoler quand les temps sont difficiles. C’est peu probable que cela soit efficace. Mon propos est qu’il est nécessaire de ramener l’esprit, encore, encore et encore vers la perception de l’impermanence. Au fil du temps, notre réaction aux défis mûrira et s’accompag

L’esprit des bouddhas du passé, du présent et de l'avenir

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Un jour, Vénérable Sāriputta proclama qu'il n'existait aucun autre maître dans le passé, le présent ou l'avenir dont la sagesse pouvait surpasser celle du Bouddha. Le Bouddha répondit en demandant à Vénérable Sāriputta sur quelle base il faisait une telle "déclaration grandiose et dramatique". Saisissait-il l'esprit des bouddhas du passé et de l’avenir ? Saisissait-il l'esprit du Bouddha assis devant lui ? Vénérable Sariputta admit qu'il ne pouvait pas saisir l'esprit des Bouddhas. Néanmoins, il maintint sa déclaration et proposa une analogie pour expliquer pourquoi la sagesse du Bouddha pouvait être égalée, mais jamais surpassée. " Imaginez que la capitale d'un royaume soit entourée d'une solide muraille, avec un chemin de ronde et une seule porte, et qu'elle ait un gardien sage, expérimenté et intelligent. Il empêche les personnes inconnues d'entrer et laisse entrer les personnes connues. En parcourant le chemin de ronde, il