Cultivons la perception de l'incertitude


L'entraînement à la sagesse (pañña) ne peut être séparé de l'entraînement de sīla et de samãdhi. Ce “Triple Entraînement " permet une éducation complète et profonde de tous les aspects de notre vie. Mais, finalement, c'est la sagesse qui nous libère, car c'est le manque de sagesse qui nous emprisonne.

Le point culminant de l'entraînement à la sagesse, et donc de l'ensemble du processus d'éducation bouddhiste, se trouve dans l'éveil direct et non conceptuel à la véritable nature de l'existence. Cet éveil est rendu possible par une compréhension profonde des trois caractéristiques principales de l'existence : anicca, dukkha, anattã.

Ajahn Chah enseignait à ses disciples à préparer leur esprit aux niveaux les plus avancés de compréhension des trois caractéristiques en cultivant la perception de l'incertitude. Cette pratique nous ramène sans cesse à la nature de notre vie d'une manière immédiate et intelligente. La pratique commence par des rappels réguliers à nous-mêmes, tels que:  “Souviens-toi, ce n'est pas sûr “ ; ” Peut-être que c'est le cas, peut-être que ça ne l'est pas “; ”Peut-être que ça se passera, peut-être que ça ne se passera pas“; ”C'est comme ça que ça semble se passer pour l'instant, tu pourrais te tromper ». Au bout d'un certain temps, la perception de l'incertitude commence à se manifester d'elle-même à des moments opportuns. Elle finit par s'intégrer pleinement à notre conscience. Nous nous sentons complètement à l'aise avec l'ambiguïté, l'irrésolu, l'imprévisible. C'est ainsi que la sagesse se développe.

Ajahn Jayasāro
01/06/24