Attachement aux rites et aux règles

 


Sīlabbataparāmāsa est généralement traduit par "attachement aux rites et aux règles". Il s'agit de l'une des trois "entraves" (samyojana) qui lient les êtres à la souffrance et qui sont abandonnées par la personne qui est entrée dans le courant. De nombreux pratiquants sous-estiment cette entrave. Ils peuvent même y voir un laissez-passer, croyant qu'ils n'ont jamais été attachés aux règles et aux rites en premier lieu. Mais cette confiance provient d'une mauvaise interprétation du terme. En fait, cette croyance est basée sur une mécompréhension cruciale de la causalité. Il s'agit de la croyance selon laquelle une certaine pratique spirituelle peut, en soi, conduire à la libération, indépendamment des autres facteurs de la voie, en particulier la Vue Juste.

Dormir peu, parler peu, ne manger qu’un seul repas frugal par jour, observer strictement les préceptes, réciter certains textes chaque jour, méditer un certain nombre d'heures chaque jour, toutes ces pratiques peuvent être propices à la libération mais elles n'en sont pas des causes suffisantes ni nécessaires. Ce n'est que lorsque l'attachement à l'idée du corps et de l'esprit comme étant “moi” se dissout que la causalité est révélée. La personne qui est entrée dans le courant voit clairement et elle est consciente du chemin qu'il reste à parcourir.

Ajahn Jayasāro
09/03/24