Méditer malgré tout


Un moine qui se promenait dans la campagne thaïlandaise décida de passer la nuit sur une colline, à quelques kilomètres d'un village où il avait l'intention de se rendre le lendemain matin pour demander l'aumône. C'était un endroit isolé et paisible. Il pensait qu'il convenait parfaitement à la pratique de la méditation. Mais la paix fut de courte durée. Vers huit heures, une musique forte résonna sur la colline depuis le village où une fête quelconque s’y déroulait. Des chants bruyants étaient accompagnés d'un rythme de tambour fort et insistant. Le moine se leva calmement de son siège et commença à pratiquer la méditation marchée. En marchant d'avant en arrière, il conçut un mantra qui se superposait au son des tambours : tam dee dee, dy pon dee dee ; tam dee dee, dy pon dee dee (faites-le bien, obtenez de bons résultats ; faites-le bien, obtenez de bons résultats). Le son dérangeant ne le dérangeait plus. Il faisait désormais partie de sa méditation.

Ajahn Jayasāro
30/01/24