Le lâcher-prise n'est pas synonyme de passivité

 


L'un des disciples d'Ajahn Chah s'était vu attribuer une hutte dont le toit commençait à fuir. Il déplaça sa natte de couchage dans un coin sec et s'accommoda de cet inconvénient. Il pensait pratiquer le lâcher-prise. Ajahn Chah ne fut pas impressionné. Il dit que le moine était stupide. Il ne pratiquait pas le lâcher-prise d'un moine bouddhiste, mais celui d'un buffle. Il aurait dû réparer le toit.

Faire la paix avec une situation insatisfaisante n'est pas nécessairement lâcher prise. Le lâcher-prise n'est pas synonyme de passivité. Il ne doit jamais servir à justifier la paresse. Lâcher prise ne signifie pas abandonner ou se débrouiller. Dans le sens bouddhiste, le lâcher-prise se réfère à l'abandon des pensées de moi et mien.

Souvent, dans la pratique, la chose la plus importante est de surveiller son esprit. Mais parfois, il suffit de réparer le toit.

Ajahn Jayasāro
19/12/23