Un esprit receptif
Mon premier jour à Wat Pah Pong, en décembre 1978, fut mémorable. Il me remplit d’une confiance inébranlable dans le Bouddha, le Dhamma et le Sangha d'Ariya, qui ne m'a jamais quitté.
Néanmoins, après avoir vécu là-bas pendant un moment, certains doutes apparurent dans mon esprit. J'ai commencé à remarquer que quelques moines et novices agissaient d'une manière qui, je le savais, était en conflit avec leurs préceptes ou qui bafouait les règles monastiques. Je me suis dit : "Comment est-il possible qu'ils vivent sous la direction d'un arahant et qu'ils se comportent de cette façon ? Comment ces moines et ces novices peuvent-ils être aussi insouciants ? Comment peuvent-ils être aussi impudents ?"
Plus tard, en relisant le Dhammapāda, je suis tombé sur le verset suivant : "Même si un imbécile passe toute sa vie en présence d'un sage, il ne comprend pas le Dhamma, tout comme une louche ne connaît pas le goût de la soupe" (v.64).
Il est évident que le simple fait d'être proche d'un maître sage et rempli de compassion ne suffit pas. Le Dhamma ne se manifeste pas comme une sorte d'énergie libératrice émanant d'êtres purs dans laquelle on peut se baigner. On doit toujours faire le travail.
La saveur du Dhamma est sans égale. La question est de savoir comment nous nous y rapportons. Notre esprit est-il comme une langue sensible ou comme une louche sans sensibilité ?
26/09/23