La pleine conscience n’est pas une simple prise de conscience passive

La pleine conscience n'est jamais pratiquée comme une vertu unique et isolée et ne se limite jamais à une simple prise de conscience passive. La sagesse et l'effort sont deux des qualités clés qui doivent l'accompagner. Ces deux qualités portent plusieurs noms différents en Pāli, dépendant du contexte et de la fonction. Dans la pratique du satipatthāna, elles sont appelées sampajañña (généralement traduit en français par ‘compréhension claire’) et ātāpi (‘ardeur’). Dans le Satipatthāna Sutta (MN1O), le Bouddha enseigne qu'en reconnaissant (avec sampajañña) ‘la soif et l'avidité pour le monde' comme des facteurs mentaux malsains, et en faisant l'effort (ātāpi) de les abandonner, les méditants sont capables de contempler efficacement le corps, les sensations, l'esprit et les objets mentaux.

Ailleurs, ces deux facteurs liés sont désignés par les termes Vue Juste et Effort Juste. Dans le Mahācattarisaka Sutta (MN117), la Pleine Conscience est définie dans les termes de l'Octuple Sentier. La Vue Juste est expliquée comme la compréhension de la distinction entre Vue Juste et Vue Erronée, Intention Juste et Intention Erronée, etc.

L'Effort Juste est expliqué comme l'effort d'abandonner les huit facteurs ‘Erronés’ et de cultiver les huit facteurs ‘Justes’. Quant à la pleine conscience, elle est définie comme la pratique consistant à ‘abandonner en pleine conscience’ les huit facteurs ‘Erronés’ et à entrer et demeurer en pleine conscience dans les huit facteurs ‘Justes’.

Ajahn Jayasāro
02/09/23