Être ou ne pas être
Si Hamlet avait été un prince indien plutôt que danois, il aurait pu soliloquer "Être ou ne pas être, telle est la question. Ou bien être et ne pas être à la fois. Ou encore ni être ni ne pas être".
Il aurait certainement rencontré à l’université ce quadrilemme classique, supposé tout englober. Et s'il avait rencontré un moine bouddhiste, il serait peut-être devenu encore plus troublé. Ou peut-être moins. Les moines lui auraient dit que pour un être éveillé, aucune de ces quatre possibilités ne s'applique.
Un jour, un brahmane émerveillé demanda au Bouddha s'il était une forme de dieu, d'ange ou de démon. Le Bouddha répondit par la négative. Il lui demanda alors s'il n'était qu'un être humain. Le Bouddha répondit à nouveau que non, il ne l'était pas non plus. Il était Bouddha. En répondant ainsi, il ne proposait pas une nouvelle catégorie d'être. Il donnait un nom à la transcendance au-delà de toute catégorie.
La création de catégories est un outil utile pour ordonner l'information et l'appliquer. Mais la vérité ultime et illimitée ne peut être saisie dans une catégorie créée par l'esprit humain rationnel et limité. Il est assurément irrationnel de penser que cela puisse être le cas.
Il n'existe qu'une seule manière fiable pour aborder la question profonde de la bouddhéité. C'est la voie de la pratique. Comme le Bouddha l'enseigna au Vénérable Vakkhali, "Quiconque voit le Dhamma, voit le Bouddha".
Ajahn Jayasāro
22/8/23
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