L’imprévisibilité de toutes les choses
Dans la Tradition Forêt Thaïlandaise, les enseignants essaient d'éviter les termes techniques et cherchent à enseigner le Dhamma dans un langage simple et terre-à-terre. Ils adoptent parfois un mot ou une expression de tous les jours pour résumer un enseignement clé d'une nouvelle manière. Ils l'utilisent continuellement pendant un certain temps, et lorsque ce mot perd de son attrait, ils en trouvent un autre.
Dans les dernières années de sa carrière d'enseignant, Ajahn Cha aimait beaucoup le mot " my nae " (ไม่แน่). Le sens littéral de ce mot est "pas sûr". Appliqué à des événements futurs, il pourrait être rendu par "peut-être/peut-être pas". Appliqué à l'expérience présente, il souligne l'instabilité inhérente aux phénomènes conditionnés.
En mettant l'accent sur l'imprévisibilité de toutes les choses, intérieures et extérieures, Ajahn Cha introduisait une nouvelle perspective sur la contemplation de l'impermanence, une perspective qui incluait une référence aux deux autres caractéristiques universelles. Toutes les choses qui apparaissent disparaissent, et la manière et le moment exacts où elles le font sont intrinsèquement imprévisibles. C'est "my nae". Il n'y a pas de divinité qui contrôle l'existence, mais un vaste réseau de causes et de conditions d'une complexité inimaginable. Aucun élément de ce réseau ne peut constituer un refuge sûr. La simple phrase " my nae " comprend en elle-même aniccā, dukkha et anattā.