Attention quand on se sent blessé !

 


Un week-end il y a quelques années, j’avais un engagement prévu à la fois le samedi et le dimanche. Peu avant ce week-end, je reçus un appel d’un moine qui voulait m’inviter à une cérémonie. Je lui répondis que j’allais devoir décliner l’invitation, car j’avais un engagement préalable. Quelques jours plus tard, le disciple laïc qui m’avait invité pour le dimanche me contacta pour dire qu’il y avait un imprévu et me demanda si nous pouvions changer la date. Nous trouvâmes une solution : intervertir les événements de samedi et dimanche. Par la suite, le moine découvrit que l’événement que j’avais cité comme raison pour décliner son invitation en fait avait eu lieu le samedi. Il se sentit offensé et dit à plusieurs autres moines que je lui avais menti, que je lui avais dit que j’avais un engagement préalable le dimanche, alors qu’en fait, il devait avoir lieu le samedi.

Je pense que nombre de mes lecteurs ont eu des expériences similaires si ce n'est en tant qu'accusé, en tant qu'accusateur. Ces jours-ci, la technologie a amélioré les moyens de communication d’une façon assez extraordinaire. Mais cela n’a pas amélioré notre compétence en matière de communication. La pleine conscience demeure essentielle. 

Quand nous nous sentons blessés par une information quelconque, nous devons immédiatement nous mettre en alerte rouge. Notre compréhension, notre interprétation du sujet blessant seront particulièrement peu fiables. Respirez. Imaginez d’autres explications, des scénarios innocents. Il faut savoir ce que l’on sait, ce que l’on pourrait savoir, ce que l’on ne sait pas, ce qu’on ne pourrait pas savoir. En bref : arrivez sur la pointe des pieds à des conclusions provisoires, ne vous précipitez pas vers des conclusions définitives.

Ajahn Jayasāro
22/07/23