Des questions pertinentes à propos de notre pratique


Parfois, les gens posaient des questions à Ajahn Chah sur des sujets qui dépassaient de loin leur capacité à comprendre les réponses qu'il pouvait donner. Un laïc qui ne méditait que quelques minutes par jour demanda, par exemple, quelle était la différence entre les jhānas matériels et les jhānas immatériels. Si Ajahn Chah pensait que c’était bon pour l'auteur de la question, il lui jetait un regard noir (qu'il n'oublierait jamais) et commençait à parler à quelqu'un d'autre. Occasionnellement, il posait une question à son tour pour aider la personne à reconnaître ses intentions lorsqu'elle l'interrogeait. Souvent, il suggérait simplement à la personne de poser une question sur un sujet plus pertinent pour sa propre pratique.

Il est important d'apprendre à déterminer quelles questions ont des réponses, quelles questions ont des réponses utiles et quelles questions ont des réponses dont nous sommes prêts à tirer profit. Bien sûr, je n'essaierai jamais de me comparer à Ajahn Chah, mais on me pose aussi des questions auxquelles je ne suis pas disposé à répondre. À deux reprises, des élèves m'ont demandé : "Qu'est-ce qui est arrivé en premier, la poule ou l'œuf ?". La première fois, j'ai répondu : "Qu'est-ce qui vous est venu à l'esprit en premier lorsque vous avez pensé à cette question ?". La deuxième fois, j'ai répondu : "Je ne sais pas. Je m'en fiche". En vieillissant, je constate que seules les questions portant sur les Quatre Nobles Vérités peuvent retenir mon intérêt.

Ajahn Jayasāro
04/04/23