L'ennui et la monotonie
Pour la plupart des gens, ce qui est simple est ennuyeux et ce qui est répétitif est synonyme de monotonie.
Mais pour les méditants, la simplicité et la répétition sont des aides précieuses pour suivre les mouvements de l’esprit. La simplicité et la répétition sont deux des grands piliers de la vie monastique.
Quand les moments de méditation sont obligatoires et sont toujours à la même heure chaque jour, les moines ont la possibilité d’observer comment leur attitude envers la méditation fluctue entre l’enthousiasme, l’indifférence, voire même la résistance. Comme ils ne peuvent pas agir selon leurs humeurs, cela leur permet de reconnaitre que ce sont des phénomènes conditionnés. Voir la façon dont le même événement provoque des réactions variées nourrit la sagesse.
Ce n’est bien sûr pas un principe qui est réservé aux moines. Observez vos sentiments quand, par exemple, votre réveil sonne le matin, la façon dont ils changent de jour en jour, et pourquoi.
Un certain moine nouvellement ordonné n’arrivait pas encore à comprendre cette idée. Il s'est plaint auprès de moi qu’entendre la cloche à 3 heures du matin lui donnait le sentiment d’être opprimé. Selon lui, c’était un signe qu’il avait perdu toute autonomie et passait sa vie à suivre les diktats de la cloche.
Je lui ai conseillé de régler son réveil pour 2 h 45 pour qu’il puisse ressentir la fierté de se lever selon ses propres termes. De même, durant l’après-midi, il pourrait arriver pour le travail quelques minutes à l'avance, puis partir quelques minutes plus tard que tous les autres. Voyant du désarroi plutôt que de la gratitude sur son visage, j’ai ajouté que d’observer son esprit serait peut-être une meilleure solution pour lui.
Ajahn Jayasāro
21/1/23