La bonté mondaine ne suffit pas.
Une évaluation approximative de nos progrès dans la pratique du Dhamma peut être effectuée en observant dans quelle mesure le nombre de choses qui nous font souffrir a diminué et le nombre de choses qui nous apportent joie et contentement a augmenté.
Mais la sensation de bien-être que nous ressentons lorsque les souillures mentales les plus flagrantes s'atténuent comporte ses propres dangers. Il est facile de devenir complaisant. Le bien peut souvent devenir un obstacle pour atteindre le meilleur. C'est pourquoi le Bouddha disait que l'un des facteurs de soutien les plus essentiels sur son chemin vers l'éveil était le mécontentement envers les qualités saines qu'il avait déjà cultivées. Il n'a jamais cessé d'aller de l'avant jusqu'à ce qu'il atteigne le but ultime.
Tant que nous n'avons pas atteint l'entrée dans le courant, le premier niveau d'éveil, tous les changements positifs que nous avons apportés par notre pratique du dhamma sont instables et peu fiables. Ils peuvent sembler solides comme un roc, mais ne le sont pas. Ce n'est qu'au premier niveau de l'éveil qu'ils deviennent irréversibles.
L'affirmation selon laquelle ce royaume humain est dukkha ne signifie pas nécessairement qu'il est une source de douleur constante. C'est un rappel que dès que les êtres non éveillés baissent leur garde, même pour un instant, le monde est susceptible de les frapper violemment. La bonté mondaine ne suffit pas.