La retenue des sens


L'entraînement monastique de l'action et de la parole n'est pas défini uniquement par les règles énoncées dans le Pātimokkha. Elle comprend également (i) la pratique de la retenue des sens (ii) l'utilisation judicieuse des supports matériels de base que sont la nourriture, les vêtements, le logement et les médicaments (iii) l'acquisition impeccable et irréprochable de ces supports.

De même, la pratique de sīla du laïc n'est pas définie uniquement par les cinq ou huit préceptes. Les laïcs doivent également pratiquer la retenue des sens, l'utilisation judicieuse et appropriée de l'argent et des biens, et trouver un moyen de subsistance irréprochable et propice. Parmi ces trois éléments, c'est la retenue des sens qui joue le rôle le plus important dans les enseignements du Bouddha. La maîtrise des sens consiste à appliquer la pleine conscience aux portes des sens. Elle nécessite de surveiller et de filtrer les informations qui sont autorisées à pénétrer dans l'esprit, en particulier par le biais des yeux et des oreilles. Lâcher prise peut être un travail ardu. La retenue des sens réduit l'accumulation de déchets mentaux inutiles qui constituent une grande partie de la charge de travail quotidienne du lâcher-prise. Sans retenue des sens, nous stimulons constamment les mêmes souillures mentales que nous cherchons à abandonner pendant la méditation. Plus nous prenons soin de nos yeux et de nos oreilles, plus il devient facile de prendre soin de notre esprit.

Ajahn Jayasāro

23/8/22