Le sens de la propriété



Le Bouddha encourageait ses disciples : 'Tout ce qui n'est pas à vous, abandonnez-le ; son abandon vous mènera vers un bien-être et bonheur durable.'

C'est une déclaration intrigante qui fait naître un certain nombre de questions. Par exemple, comment peut-on abandonner ce qui n'est pas à soi au départ ? Et qu'est-ce que cela signifie de dire que quelque chose est 'à soi' ou 'n'est pas à soi’ ?

La réponse à la première question est que nous pouvons abandonner des choses qui ne nous appartiennent pas, quand nous les avons volées à quelqu'un. Ou bien, et c'est ce qui est pertinent dans ce cas, quand nous pensons à tort qu'elles nous appartiennent. Le Bouddha enseigne ici l'abandon d'un sentiment erroné de propriété.

Ce sens de propriété n'est pas une vérité naturelle, c'est un concept dont la définition est d'avoir le pouvoir sur ce qui est possédé. Le Bouddha souligne que nous supposons que nous sommes propriétaires de nos corps, nos ressentis, nos mémoires, et perceptions, nos pensées et émotions, et de notre conscience sensorielle. Mais en fait, en observant bien, on voit que nous n'avons pas le genre de pouvoir qui nous rendrait propriétaires. Croire que nous possédons les cinq agrégats qui constituent notre corps et notre esprit est l’illusion fondamentale qui alimente notre souffrance. L'abandon de l'attachement à ce concept apporte le vrai bonheur.

Ajahn Jayasaro 31.07.21