La conscience de la mort
Le Bouddha a souvent fait l'éloge de la pratique de l’attention portée à la mort. Il déclarait que si elle était bien cultivée, elle conduisait au Sans-mort. Lorsqu'il demanda un jour à un groupe de moines comment ils développaient cette pratique, l'un d'eux répondit qu'il pensait : « Que je vive seulement un jour et une nuit pour appliquer mon esprit à l'enseignement du Bouddha. Je pourrais accomplir une grande chose ! » Le Bouddha ne fut pas satisfait. Il jugea une telle attitude paresseuse et négligente.
Le Bouddha fut très satisfait des réponses de deux autres moines. L'un d'eux dit qu'il pensait : « Puissé-je vivre juste le temps qu'il faut pour mâcher et avaler une seule bouchée de nourriture afin d’appliquer mon esprit à l'enseignement du Bouddha. Je pourrais alors accomplir une grande chose ! ». L'autre alla encore plus loin : « Puissé-je vivre juste le temps qu'il faut pour expirer après avoir inspiré, ou inspirer après avoir expiré ! »
Même si nous reconnaissons la précieuse opportunité que cette vie humaine nous accorde pour pratiquer les enseignements du Bouddha afin d’atteindre la libération, la motivation est difficile à soutenir. Se souvenir de la fragilité et de l'imprévisibilité de la vie est un excellent moyen de créer le sentiment d'urgence nécessaire pour progresser sur la voie.
Le Bouddha conclut son enseignement par une exhortation : « Vous devriez vous entraîner comme ceci : nous vivrons de manière vigilante. Nous développerons avec ardeur la conscience de la mort pour mettre fin aux souillures mentales. C'est ainsi que vous devriez vous entraîner. »
Ajahn Jayasaro
06/11/2021