Quatre déluges (ogha)



Dans certains cas, le Bouddha regroupait les poisons mentaux en fonction des occasions lors desquels ils se manifestent (nivaranā) et dans d'autres en fonction des occasions lors desquels ils disparaissent (samyojanā). Dans certains cas, les membres de ces groupements ont été choisis en fonction de leur effet commun sur l'esprit.

Parmi les groupes du dernier type, il y a celui des Quatre Déluges (ogha). Le Bouddha a choisi le déluge comme métaphore pour le poison mental à cause de la capacité de ce poison à submerger tout sur son passage, à causer une grande destruction et même la perte de vie. Comme tout ce qui est pris dans le déluge devient un avec le déluge, tout ce qui nous donne du bonheur et du bénéfice dans nos vies peut être engagé au profit du poison mental.

Le premier ogha est le désir des plaisirs sensoriels (kāma). Sans la protection des préceptes, la patience et la vigilance, et sans accès au plaisir supérieur du samādhi, l'esprit est facilement emporté par les désirs sensoriels.

Le deuxième ogha est le devenir (bhava). Ceux qui sont pris dans le courant fort du désir pour le statut, la notoriété, la richesse et le pouvoir, sont rapidement perdus pour la sagesse et la paix.

Le troisième ogha est celui 'des considérations, des croyances et des opinions' (ditthi). Portés par la croyance que 'J'ai raison; Je suis du côté de la vérité' les gens perdent leur ancrage dans l'humilité et la compassion.

Le quatrième ogha est l'ignorance (avijja). Tant que nous n'avons pas pénétré les Quatre Nobles Vérités, nous sommes désespérément balayés le long des chemins infinis du samsāra.

Le Bouddha nous encourageait à trouver le refuge de ces déluges sur une terre en hauteur, de faire de nous-mêmes une île.

Ajahn Jayasaro 27.07.21